Frank Landry Preserves Acadian Phonetics in Writing
/An unpublished interview with legendary Acadian author
Yanik Gallie interviews Frank Landry at the Starbucks coffee house in Chapters at the location in Dieppe, New-Brunswick during the summer of 2015.
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YG : Comment sta commencer par écrire dans les journaux?
FL : J’ai écrit pour 3 journaux. J’ai mis 25 ans pour le Moniteur, ptête moins. En total, 33 ans ‘going on’ 34, ce qui inclue la vie de Delphine. Avant ça, j’écrivais un autre caractère qui s’appelait Old Josh. J’ai une fascination pour la phonetic, pi j’aime d’être un raconteux d’histoire. J’ai un background en sociologie. Sociologie veut dire tu fais beaucoup d’recherche. J’ai aussi pris des cours d’anthropologie. Ça ne me met pas plus intéressant, j’dis ink que y’avait des affaires importantes que j’avais été appris quansse tu fais d’la recherche, comme y faut que tu préserves des tels moments dans une histoire.
Quand j’ai arrivé à Halifax, j’avais écrit Old Josh, les phonetics d’un Cap Bretonner. J’tais un gars de Shédiac pi phonétique cer toute que j’faisais. J’ai pensé pourquoi n’pas préserver la phonétique de cosse qué le chiac?
J’ai commencé à faire du théâtre itou quand j’ai back arrivé de Halifax. Cer vraiment un journaliste par le nom de Daniel Chrétien qui travaillait pour un journal qu’est arrivé a moi. Pour qaziment un an de temps, on allait au Pizza Delight à Shédiac. J’enseignais des cours d’art le jour, pi le soir on s’flaquait tute là, la gang, pi on parlait pi on cacossait over une bière chaque jeudi pour quasiment un an de temps. Daniel disait, “pi Frank tu devrais p’tête bin commencer à écrire des histouaires.” Pi moi chavais pas si j’voulais faire ça. Jusqu’à temps que quelqu’un nous a dit voulez-vous vous taire parce que vraiment cecitte cer rendu tannant pi j’veux pas back vous entendre parce que sois que vous l’faites ou taissez-vous. Cecitte cer le mois d’Octobre. J’noublirais jamais, tout d’un coup j’ai dit j’va essayer d’écrire. J’ai écrit. J’ai introduit mon caractère dans le journal pi j’ai dit j’va écrire jusqu’à noël. Trois mois, j’ai pensé, ça ne lastera pas… chavais pas cossé jm’embarquais dedans. So, j’ai arrêté à Noël, j’ai même dit mes goodbyes. Tout d’un coup, le premier mercredi du mois de Février j’ai la phone call du newspaper qui dit, “pourrais-tu mnir au bureau du journal faut tu viennes ramonsser ton courriel?” Moi, j’mattendais d’avoir tête bin une lettre, deux lettres. Tu sais les gros sacs de garbage orange? Ceux d’Halloween, yen avait trois et demi à craquer de lettres: Delphine faut q’tu viennes back on t’trouve comique pi dadada... Moi chu overwhelmed at this point because j’avais toutemps ma joie de vivre comme un artiste. Peinturer, dessiner, animer parce que j’ai un background en arts visuel, c’étaient mon plaisir.
J’aimais écrire pour le journal but j’écrivais déjà des lettres funny à mes friends. C’nétait pas les histouaires, c’tait plutôt parler about moi. Comme faire amine té au collège pi j’tenvois une lettre qui dit “Le chien à manger la jambe de bois à mon père.” J’aurais pu t’écrire des niaiseries d’même but c’tait jamais Delphine. C’tait toutemps Frank avec des jokes pi j’tarrais même écrit su du papier de toilette pour dire. Ju endjablé comme sa, ju un joueur de tours.
Après ça, le journal appartenait à Irving at the time, L’Express. L’Express n’a pas duré plus qu’un an et demi avant de fermer ces portes. Daniel Chrétien qui travaillait pour eux, lui a starter à travailler pour l’Acadie Nouvelle. Daniel a vendu l’idée à l’Acadie Nouvelle qu’on devrait experimenter. J’va être vraiment honnête, je l’enjoyais pi je l’enjoyais pas parceque ça qu’arrive cer que l’journal allait dans l’nord pi beaucoup d’monde n’appréciait pas ce genre de writing. Y’a du monde qui croiait c’était un language pas vrai que j’inventais. À moment donné, j’ai venu à un point ousser que moi j’voulais vraiment arrêter. J’en avais déjà parlé avec un Monsieur qu’était là pi j’ai dit, “jpense pas. I don’t think its gonna work anymore.” Lui ma appelé pi y’a dit p’tête bin c’est une bonne idée qu’on arrêterait, mais tu sais que tu peux faire autres choses. J’navais pas été firer, on avait parlé pi c’était alright so j’ai arrêté. J’navais pas le tchoeur de cassé. J’était comme, cer fine.
Eventuellement, Le Moniteur vient me chercher. But, ça prit du temps avant que j’ai dit oui au Moniteur. J’était assis dans l’mall à Shédiac, au restaurant, pi j’ai dit, “j’va y penser.” Y’a dit, “ben non, ben y faut.” J’ai dit, “jva y penser.” Pi j’étais vraiment right là pi j’ai dit la vraie vérité de cosse jpensais. Parce que, à moment donné quansse j’écrivais dans l’Express, le Moniteur, whoever qui travaillait là à l’époque, attackait Delphine. J’ai encore les chroniques anti-Delphine publiées par le Moniteur de sauvé. So, ej n’voulais pas vraiment aller travailler pour l’enemie at the time. Le monde de par chenous me connaissait comme quelqun qui fsait des fundraiser d’la communauté, eux ont été au Moniteur pour dire “wowow! Sais-tu quissse que t’attaques icitte?”
Gisèle qui travail au Moniteur, bless her soul, j’la connaissait ben. Elle m’appel pi elle dit, “Frank, I hope tu mind pas…tatata…” J’ai dit, “j’va l’essayer.” J’lai essayé pi it’s been like a big family ever since. C’était pu les mêmes personnes qu’étions là, c’était une nouvelle dynamique avec Gisèle pi Betty qui travaillent au Moniteur. Betty est vraiment une personne fantastique. Le monde là, y fsont du cheering on. C’est eux qui m’appellent défois pour me laisser sawaire cossé quer la feel des tels affaires. Une joke c’est la fois qui voulions faire une nudist beach à Shediac. J’avais entendu ça pi j’ai dit, “c’tu vrai?” Yon dit, “ouaille.” J’ai dit, “ben moi j’croix j’va explorer l’histoire.” J’ai parlé que Delphine s’avait décidé qu’elle allait aller faire du bird watching parceque cer intéressant ouaire les oiseaux. Elle a arrivé à la fin pi elle a dit, “Imaginez-vous si y’aurrait des grous signs en sortant d’la beach qui met: Bienvenues d’avoir nues par chenous.” Parceque on n’dit pas, “venu.” Nous autes on dit, “t’as nues chenous ein?” It was a play on word. Ça quej fait cer qu’ej joue avec les mots. J’amène aussi des vieilles expressions dans mes écritures.
YG : Parle-moi de la naissance de Delphine.
FL : Delphine est née hors de rien. It came out of nothingness. On f’sait des carnivals d’hivers et des soirées amateurs. So, tout d’un coup moi j’utais cosse t’appelles un character performer. Ça veut dire, n’importe quoi tu m’aurais donné comme prop, j’peux improviser avec comme le best of the best. Jutais d’le backroom au carnaval d’hivers pis j’utais censé être un cowboy. J’allais sortir dehors pi j’savais pas cosse j’allais m’appeler. Tout d’un coup, y’ont dit, ‘la suit de cowboy n’te fit pas!’ Y’ont amener une peruque verte de Marywitch. Y’ont amener un gros chapeau de Cowboy en foam de Calgary Stampedes. Pi la, y mon flaqué une robe. J’ai dit ‘vous êtes pas bin j’veux pas porter cecitte!’ J’ai fait la joke en sortant, j’ai dit ‘si jamais que j’suis discoveré comme cecitte j’va vous suer.’ J’ai sorti su l’stage pi chavais pas cosse j’allais faire. J’pouvais pas même jouer la guitare, j’avais ink une guitare avec une corde dedsu. J’ai sorti en avant pis j’mai introduit. J’ai dit, “ser moi la reine du carnival. J’u la reine, j’viens juste de gagné un concours de Countré. J’viens d’haute-aboujagane pi mon nom cer Delphine BB Bosse!” Cer toute j’ai dit pis j’ai fessé su la guitare. J’savais pas comment jouer but le monde dansait. Cer ste temps là j’ai pensé à moi-même le monde sont pas trop bright parce qui sont entrain de danser à cosse j’chante. J’men rappel des premières paroles que j’ai chanté, “chanter du countré cer po mal aisé, chanter du countré cer chanté du nez.” Pis lmonde sa dansais pi sa s’garochait.
Normally, moi j’faisais jamais back les caractères à deux fois. So, j’va faire comme les Golden Girls su l’TV la vieille-là. Picture this : L’année suivante, j’arrive pi moi j’avais l’intention de faire d’autres caractères pi le président du carnaval d’hivers Mr. Raymond Leblanc avait parlé t’au monde pi y’avais dit tu devrais dire à Frank qui refasse ce caractère-là. Y’on dit “tu vas aoir un argument avec lui si tu plan ça.” Pi dans l’temps j’nécrivais pas encore, c’était ink des monologues en Chiac. J’arrive là pi j’wois l’grous chapeau de cowboy. J’ai dit, “Non! Cossé qué ça?” Y’ont dit, “ah, non, on va juste te faire picker d’quoi d’autre.” Come to find out, j’tais back Delphine. J’ai sorti avec Delphine pi les Poutines parce que y’aviont trouvé deux personnes pour être des chanteuses en arrière. Une des chansons qu’on avait jouée c’était “Hey Hey Good Looking” jl’ai chanté à la Delphine. Delphine chante mal vraiment, but Delphine dans sa brain elle est une légende. You have to remember, she’s bigger than life. Elle a la permission de dire ça qu’à veut. Ousse que moi, Frank Landry, j’noserais pas dire la motché des affaires qu’à dirait. Elle est devenue comme la reincarnation, ou ptête, l’influence de toutes les femmes fortes que moi j’ai connu dans ma famille.
YG : Cossé qué ton writing process?
FL : J’écris d’avance. J’écris, j’mets la date. J’dit, “Ok, ça parrait ben… J’l’envois. J’ai des souvenirs de jokes but pour te dire spécifiquement cosse qu’était toute dans l’histoire : chepas. Moi j’nécris pas pour m’assir pi composer. J’m’assis là pour être un raconteur d’histoire. C’est là ousque creative writing rentre en jeux. Ça veut dire que faut que j’trust les fantômes du gernier. Tous les samedi matin, j’massis à l’ordinateur avec aucune conception vraiment de cosse j’écris: j’m’assis là. Ça sonne esoteric cosse j’va dire, but it’s not meant to be like weird la, c’est que j’m’ai appris à m’truster moi-même. J’m’ai appris à truster que j’peux écrire, que j’peux raconter n’importe quoi. J’peux picker anything. J’pourrais parler about ton chapeau right now. J’composerais dequoi à la Delphine, qui peut être super hilarious. Si j’m’aperçois qu’ton chapeau n’fit pas dans l’histoire de Delphine, ben ça peut aller ptête bin à Hen-Henri ou jpeux l’fitter cheque part… pi c’est ça qu’a été le gros, gros défis: de jamais me répéter. Toutemps essayer d’garder la fraicheur d’un écrivain. Pi c’pas d’la great literature que j’fais. J’me oit comme Jane Goodall, elle qu’a fait les grosses recherches de singes. Tu vas t’moquer d’cosse j’va dire. C’est que moi j’u un follower de Jane Goodall. J’veux dire que ju dans une société pi j’observe, j’écoute. So, les singes sont vraiment le monde qui viennent de Shédiac. J’les appel pas des singes, j’dit ink que moi j’les observe pi je suis devenue cosse t’appelle une réflexion de quisse qu’eux sont.
YG : Cosser que cer du chiac, des acadiens pi acadiennes?
FL : La naissance du chiac a mnu de la nécessité de survie au travail. Sé l’affaire la plus importante, pi l’monde ne te dit pas ça. Y ton dit que y’ont fusés parce qu’ils viviont ensemble, but la vraie nécessité de l’assimilation était pour survivre au travail. La plupart du monde qui gérait les entreprises à l’époque, c’tait les Anglais. Honestly, c’pas dire “les maudits Anglais aviont tute comme qu’à été les années d’acadie.” C’est, “Par chance aux Anglais que l’monde de Shediac a pu faire vivre leurs familles. Moi j’veux célébrer ça.”
J’veut t’dire une affaire qu’a influencé Delphine plus tard. C’est durant les années d’acadie, acadie, pi ya du monde qui va pas believer cossé j’vas dire. Quansse everybody avait dropper une tête de cochon, whatever qu’était l’histoire, c’était, “Les maudits Anglais.” Moi pi mon bon sens de ptit jeune, j’avais appris que tu peux bagueler tute qu’tu veux mais à moment donné, l’monde nt’écoute pu. J’ai appris de thinking outside the box jeune, vraiment jeune, que moi j’voulais être le future dans toute cecitte. J’ai rencontré des personnes d’influence à l’époque, qu’ont vraiment des grosses jobs de decision makers dans la province steur. Y’ont vraiment travaillé pour pi y’ont maintenu la philosophie qu’était à nous autres. Moi jviens d’se gang là oussé qu’y’ont dit ‘On arrête de bagueller. À la place de bagueller, why not si vous mettez une gang ensemble, une bunch de français pi pooler tute vos argents ensemble, pi startez-vous une business! Engager some of your own people, comme du monde de votre backyard.